Le niveau de la mer est un indicateur fondamental de la variabilité de la dynamique océanique, aux différentes échelles de temps. Son observation permet donc de déterminer et de suivre l’évolution de l’état climatologique de l’océan, et d’identifier les caractéristiques de son évolution où la propagation d’événements de basse fréquence, dont El Niño est une illustration. C’est en raison de l’importance de suivre le niveau de la mer qu’a été mis en place à la fin des années 1980, à l’instigation de la Commission Intergouvernementale d’Océanographie de l’UNESCO, un réseau d’observation des variations du niveau de la mer : le réseau GLOSS (Global Sea Level Observing System). C’est dans ce contexte que le réseau ROSAME a été implanté dans l’Océan Indien et l’Océan Antarctique, comme sous-ensemble de ce réseau mondial, et dans la perspective des programmes altimétriques satellitaires franco-américain TOPEX/POSEIDON, et européen ERS 1/2 dont les succès ont depuis été largement confirmés et amplifiés avec les satellites JASON 1 et 2, Sentinel 3 et 6, SaralAltika.

Le programme NIVMER (prog 688 de l’IPEV avec la participation de la DT-INSU et du LEGOS) contribue à exploiter les observations de ce réseau et à en assurer la maintenance et la pérennité. Des stations marégraphiques mesurant le niveau de la mer ont été mises en place sur le domaine des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) : sur les districts de Crozet, Kerguelen, Saint Paul et en Terre Adélie à la base Dumont d’Urville. Le programme scientifique de NIVMER s’articule autour de quatre objectifs :

  • Obtenir des données de niveau de la mer en milieu hostile,
  • Contribuer à la validation et à l’exploitation des mesures altimétriques satellitaires, incluant l’étude des marées océaniques,
  • Observer les variations séculaires du niveau de la mer,
  • Etudier les variabilités interannuelles à décennales de l’océan. Un des objectifs étant d’observer l’évolution séculaire du niveau de la mer, ce réseau est appelé à être maintenu sur un très long terme.
Marégraphe autonome

Programme de la mission du 17 décembre 2021 au 27 janvier 2022 :

  • Retrouver et rassembler le matériel NIVMER réparti sur la base et en faire l’inventaire.
  • Effectuer une session bouée GNSS qui couvre les 2 opérations suivantes :
    • Marégraphe station : remplacer le câble entre la station et le marégraphe ; installer le marégraphe ; récupérer les données de la station et connecter le marégraphe
    • Marégraphe autonome : récupérer le marégraphe en place depuis le 01/02/20 et ses données ; mettre en place le nouveau marégraphe
  • Réflectométrie GNSS :
    • Faire le point avec les VSC sur les sites de test où une session GNSS a été effectuée
    • Poursuive les sessions sur les autres sites identifiés, prospecter d’autres sites.

Nous sommes partis de France le 12 décembre 2021 et nous sommes arrivés à Hobart (Tasmanie, Australie) le 14 décembre. Le protocole pour accéder en Antarctique est d’effectuer un confinement de 14 jours puis de réaliser un test PCR et s’il est négatif l’autorisation est donnée. Nous avons donc passé 2 semaines à l’hôtel à Hobart et nous avons ensuite embarqué sur le navire patrouilleur P800 L’Astrolabe. Durant cette traversée, nous avons lancé des XBT (sondes de température) toutes les 2 heures et même toutes les heures entre 49 S et 54 S, et fait des prélèvements d’eau de mer.

Marégraphe permanent

Sur la base Antarctique, nous sommes restés 12 jours et avons rempli tous les objectifs de la mission :

  • La réinstallation du marégraphe permanent en upgradant les logiciels ad hoc et l’installation d’un marégraphe autonome. Ce travail a nécessité la coordination de plusieurs personnels : plongeurs de la base, électricien, VCAT (volontaire de service civique dans l’administration des TAAF), instrumentation, mécanicien chaudronnier, bosco et nous. Les données sont depuis bien transmises au centre mondial du niveau de la mer (GLOSS).
  • La prospection de sites pour des mesures de niveau de la mer par réflectométrie GNSS (mesures des signaux des satellites GNSS rétrodiffusés par la mer).
  • La formation des VCAT qui vont effectuer la maintenance en condition opérationnelle des marégraphes, de la station de réflectométrie et la mise en oeuvre des bouées GNSS.

Contacts DT :
Michel Calzas
Antoine Guillot

Marégraphes de la DT
Station de réflectométrie
Bouée GNSS de la DT
Mission Nivmer, base Dumont d’Urville
Étiqueté avec :